A Guédelon pas de scie à ruban électrique pour déligner des planches dans un tronc d’arbre, alors on utilise la technique du bois refendu.

Première étape, couper le tronc d’arbre de longueur au passe partout*
* La scie passe-partout est une scie à large lame avec une poignée à chaque extrémité destinée à abattre les arbres, ou à scier les billes de bois en différentes longueurs.
Elle est maniée par deux personnes.

Une fois la moitié du tronc coupé, il faut le retourner pour pouvoir couper l’autre face.

L’arbre étant retourné, les charpentiers scient la partie du tronc qui était au sol précédemment.
Le tronc est maintenant en deux parties, les charpentiers doivent le caler avant d’attaquer l’étape du fendage.
Sur cette photo Greg, commence à refendre le tronc à l’aide de plusieurs coins métalliques.
Détail du début de l’agonie de notre chêne !
Le tronc commence à s’ouvrir, à une extrémité.
La fente va maintenant d’un bout à l’autre.
A l’aide de pieds de biche, les charpentiers ouvrent maintenant le tronc en deux parties.
Le travail est terminé, le tronc est ouvert mais petit problème, il est inutilisable car son cœur est complètement "pourri".
Ce tronc ne servira donc pas pour confectionner la porte du chemin de ronde, mais ces photos me permettent de vous expliquer la technique utilisée pour faire des planches dans un tronc d’arbre.
N’étant pas présent à Guédelon au moment où les charpentiers ont refendu un nouvel arbre ni à l’étape de l’équarrissage à la doloire*, je n’ai donc pas d’images à vous proposer de cette partie du travail.
Je vous laisse donc imaginer !
*Doloire :Instrument coupant servant à équarrir les pièces de bois, le manche est décalé vers la droite pour dégager la main lors de son utilisation. Sert surtout au dégrossissage.
Par contre le jour de mon passage, les charpentiers travaillaient sur le montage de la porte du chemin de ronde.
Sur cette photo, Nicolas le charpentier équarrit le champ de la porte.
Détail des éléments d’assemblage, utilisés pour imbriquer les deux panneaux de la porte.
Un mélange de tourillons* et de tenons*
*Le tourillonnage consiste à créer un lien invisible entre deux pièces. Pour réaliser ce lien, on utilise un cylindre de bois qu'on appelle des tourillons et qu'il va s'agir d'insérer sur une partie de leur longueur dans chacune des pièces à assembler.
*Le tenon est la partie mâle d'une pièce de construction destinée à être enfoncée dans la partie femelle d'une autre pièce et qui tient les deux par emboîtement. La partie femelle est appelée la mortaise.
Nicolas et Christophe assemblent les deux parties de la porte.
Ils vérifient que les assemblages soit bien les uns en face des autres.
Et maintenant, on tape avec des petits marteaux !
Et l’on tape encore plus fort.
Mais comme cela ne rentre pas entièrement, les charpentiers désassemblent les deux planches.
Nicolas coupe les tourillons qui sont trop longs.
Nicolas et Christophe, réassemble les deux plateaux.
Cette fois-ci, la porte est bien assemblée.
Nicolas redémonte la porte pour la dernière fois,
afin de percer les tenons pour y faire passer les chevilles, qui verrouilleront les assemblages.
La suite du programme peut se faire grâce aux photos que m’a fournies Clément le tailleur de pierre.
Quelques jours plus tard, la porte est assemblée, deux des charpentiers et Olivier le forgeron s’apprêtent à lui poser ses pentures*.
*Penture : Bande de fer clouée ou rivée transversalement sur une porte ou une fenêtre pour la soutenir sur le gond
Les deux éléments de la penture qui prennent la porte en sandwich sont maintenus entre eux par des rivets* fabriqués par le forgeron, celui-ci les chauffent afin de pouvoir les mater*.
*Rivet : élément d'assemblage permanent, il se présente sous la forme d'une tige cylindrique munie à l'une de ses extrémités d'une "tête", l'autre extrémité sera aplatie et élargie par écrasement, pour solidariser les éléments qu'on veut riveter ensemble.
*Mater : écraser une pièce de métal au marteau ou par compression.
Le rivet étant à bonne température, il est passé au travers de la porte grâce à des trous que les charpentiers ont percés précédemment.
Olivier frappe le rivet encore chaud, afin de créer une deuxième tête, celle-ci va permettre d’enserrer définitivement les deux parties de la penture avec la porte.
Détail du matage d’un des rivets.
Le rivetage de cette penture est terminé.
La porte est maintenant posée sur ces gonds*, Olivier termine le travail par la pose de la poignée.
*Gond : Pièce métallique autour de laquelle pivote un battant de porte ou de fenêtre.
Voici la porte terminée.
A bientôt !
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